Dans un précédent et ancien billet (31 décembre 2010 tout de même !), je vous parlais de mes tentatives de porter la dictée vocale Dragon Naturally Speaking sous GNU/Linux. Aujourd’hui, les choses ont un peu évolué, raison pour laquelle un nouvel article s’impose.
La Virtualisation ?
J’avais utilisé Virtualbox pour virtualiser Windows XP et pouvoir ensuite y installer Dragon. Mais la quantité de RAM nécessaire pour virtualiser une application gourmande en ressources a eu raison de mes essais. J’ai donc abandonné cette solution.
L’incurie de l’éditeur Nuance
J’avais contacté à l’époque l’éditeur Nuance et mon interlocuteur m’avait indiqué qu’ils étaient en train d’étudier activement une solution pour Linux. J’y avais cru, j’ai eu tort.
Aujourd’hui, près de deux ans après mon contact avec l’éditeur, rien ne s’est passé et il n’y a toujours pas le moindre portage en cours. Curieusement, il y a quelques jours, une personne de chez eux m’a contacté en me demandant si j’utilisais encore la dictée vocale. J’ai signifié une réponse négative en expliquant que le logiciel n’était pas compatible avec Linux. Et la curieusement, j’ai entendu la même chanson sur les prétendus « projets » de l’éditeur pour porter leur application sous Linux.
Dommage. Alors que Nuance jouissant d’une certaine avance dans le domaine, ils ont définitivement perdu toute chance de développer la voix à grande échelle, à mon sens.
En effet, tout le monde sait que la voix, tout comme le tactile, va prendre un essor non négligeable pour le pilotage des application et la rédaction des textes.
Mais qui est en train de progresser sur le terrain ? Google, qui a encore amélioré la version de dictée en ligne sur les derniers Androïd. Si, pour l’instant, il n’existe pas encore d’application pour dicter des textes à proprement parler (quelques extensions pour Chromium existent mais ne sont pas satisfaisantes), je ne doute pas que Google finira par proposer un logiciel dédié… et Nuance ne pourra pas lutter. Dommage.
Wine et Crossover
Wine est compliqué à faire fonctionner, surtout avec Dragon. Il faut charger certaines dépendances, charger des librairies, ne pas utiliser l’exécutable mais le binaire…bref, ce n’est pas encore demain que j’aurai la solution idéale.
En attendant, dans notre petit groupe de discussions dédié aux avocats sous Linux, une âme charitable m’a rappelé l’existence de Crossover Linux de l’éditeur Codeweavers. Ça tombe bien, l’éditeur propose 14 jours d’essai. C’est court, mais c’est déjà ça. Le résultat se lit… en images !
Fonctionnement sous Crossover
Le logiciel fonctionne à peu près correctement pour l’instant. Je continue de tester pendant les quelques jours qui me restent. En l’état, la quantité de mémoire vive monopolisée est bonne (403352 K) et l’occupation processeur est très satisfaisante (environ 7 % pour le processus Natspeak et environ 4 % pour le processus wineserver).
La dictée est rapide, précise, mais je pense que l’entrée son (actellement par jack) doit être améliorée, car la dictée peine parfois à comprendre ce que je dis (et je ne marmonne pas spécialement !). Je dois donc réessayer avec le connecteur USB qui gomme tous les sons parasites.
Le hic est que la dictée ne fonctionne qu’avec l’éditeur Dragon et qu’il est donc strictement impossible de dicter ailleurs (courriel, traitement de texte, navigateur, etc.). Il faut donc systématiquement user du copier/coller si on veut transférer les textes dictés.
En définitive, Crossover a l’immense avantage de faire fonctionner la dictée vocale Dragon et suffisamment correctement pour la fonction de dictée pure avec les options de correction des textes incluses dans le logiciel. À ce titre, je trouve que c’est un succès pour Crossover.
Le véritable coupable est l’éditeur Nuance qui ne fait rien pour rendre compatible son application.
Les bogues sous Crossover
La liste n’est pas exhaustive et sera complétée autant que possible au fur et à mesure :
- l’adaptation vocale d’un mot erroné fait planter l’éditeur Dragon, la fenêtre refusant de devenir active. Il faut donc redémarrer l’application, mais après un tel plantage, l’application ne redémarre pas toujours lorsqu’on lui demande ; il faut lui redemander plusieurs fois de s’ouvrir.
- problème de touches incompatibles :
- absence de curseur lors de la correction manuelle d’un mot, ce qui rend difficile la simple correction d’une lettre dans un mot. On doit donc manier à l’aveugle les touches de suppression ou d’ajout des lettres.
La suite prochainement !